Cher·e élève Voltaire,
Tu es maintenant arrivé·e en Allemagne et tu commences à vivre ta « vie allemande », avec toutes les joies, interrogations et difficultés que cela comporte.
Nous espérons que tes premières semaines se sont bien passées et que la fatigue se fait moins sentir !
Il est normal que durant les premiers temps, tu éprouves des difficultés à participer aux conversations à table avec ta famille d’accueil, et que tes efforts de communication te coûtent beaucoup d’énergie.
La fatigue
Tu es certainement souvent fatigué·e et tu as peut-être même quelques maux de tête, en raison des efforts de concentration que tu dois fournir toute la journée pour suivre, comprendre et t’exprimer en allemand.
Les ancien·ne·s participant·e·s au programme Voltaire disent que ces difficultés s’estompent après environ un ou deux mois de séjour.
Les conversations sont alors plus intéressantes, tout simplement parce qu’on les comprend mieux. Et bientôt, tu vas pouvoir comprendre toutes les blagues !
Il faut t’accrocher car cette période est laborieuse. Mais elle est aussi passionnante : tu sens probablement que tu fais des progrès quotidiens et que chaque jour, tu découvres et apprends quelque chose de nouveau, tant au niveau linguistique que culturel.
À la maison
Il est important que, malgré tes difficultés de compréhension, tu montres que tu es ouvert·e, intéressé·e et prêt·e à faire des efforts pour progresser.
N’hésite pas à demander de l’aide à ton/ta corres ou à ta famille d’accueil quand tu ne comprends pas. Ils seront prêts à t’aider si tu y mets de la bonne volonté.
Atterrir dans une famille d’accueil étrangère et s’intégrer pour vivre harmonieusement avec elle n’est pas chose facile.
Il faut savoir être tolérant·e, patient·e et respectueux/se des habitudes, du mode de vie et des règles de vie de cette famille. Cela n’est pas toujours simple mais c’est une expérience enrichissante et formatrice qui t’apportera flexibilité, ouverture d’esprit et maturité.
Les malentendus…
Il est possible que des malentendus se produisent et créent des tensions avec ta famille d’accueil. Très souvent, la langue, les différences culturelles et la communication non verbale en sont à l’origine.
Afin d’éviter qu’un malentendu s’envenime et mène à une situation tendue entre ta famille d’accueil et toi, il est important d’en discuter pour que chacun·e puisse expliquer sa vision des choses et les raisons de sa réaction.
Si ce genre de situation se présente, ne te renferme pas et ne garde pas de sentiment d’agacement ou de rancune, il vaut mieux « crever l’abcès ».
Dans tous les cas, il est essentiel de discuter le plus possible avec ta famille d’accueil, de lui faire part de ce que tu ressens, de tes joies et étonnements mais aussi de tes éventuels problèmes.
N’hésite pas à initier ces discussions régulièrement, elles seront aussi pour ta famille d’accueil l’occasion de dire ce qu’elle ressent, en parlant librement.
Il se peut que tu aies l’impression d’être très différent·e de ton/ta correspondant·e et que tu sois déçu·e que vous ne soyez pas encore vraiment ami·e·s. Il faut peut-être voir cette relation comme celle entre frères et sœurs, vivant ensemble mais ayant des différences.
Ne perds pas de vue de faire des activités avec lui/elle et de lui faire part de ce que tu aimerais faire. N’attends pas que tout vienne de lui / d’elle.
Par ailleurs, il est important d’avoir de la compréhension pour le fait qu’il/elle ait parfois besoin d’être seul· avec ses ami·e·s. Essaie de créer ton propre cercle d’ami·e·s, mais surtout, ne t’inquiète pas si cela prend un peu de temps.
Le mal du pays ?
Cette période, aussi éprouvante qu’intéressante, peut aussi être accompagnée de mal du pays.
Cela est normal, mais essaie tout de même de ne pas trop téléphoner à ta famille et de ne pas passer trop de temps sur internet avec tes ami·e·s de France, cela ne faisant qu’accentuer le manque que tu éprouves.
Essaie de trouver des activités qui t’éloigneront de ton portable et te permettront de faire de nouvelles rencontres.
Il est important que tu ne t’isoles pas dans ta chambre et/ou devant ton portable mais que tu passes du temps avec ta famille d’accueil, que tu partages ses activités et que tu apprennes à mieux la connaître.
De cette façon, tu te sentiras beaucoup plus chez toi et le mal du pays disparaîtra. Ne t’en fais pas et tiens bon, souviens-toi que tu n’es pas le/la seul·e dans cette situation et que, si l’on en croit les «ancien·ne·s», le jeu en vaut vraiment la chandelle…
Le réseau !
Nous sommes convaincues que la mise en réseau avec d’autres participant·e·s et le contact avec les ancien·ne·s est est très important pour vous.
Nous t’avons envoyé il y a quelques semaines une liste de tou·te·s les élèves Voltaire français·es et allemand·e·s participant cette année au programme.
N’hésitez pas à vous mettre en réseau et à « échanger sur l’échange » !
Par ailleurs, nous aimerions te rappeler que tu as la possibilité d’obtenir un·e parrain/marraine. Les parrains/marraines Voltaire sont des participant·e·s des années précédentes qui échangent avec toi sur vos expériences respectives, et qui peuvent te conseiller et te soutenir selon tes besoins.
Même si cela peut te paraître un peu bizarre de parler de tes questions et d’éventuels problèmes avec une personne que tu ne connais pas, je peux t’assurer que cela peut t’aider.
N’hésite pas à nous envoyer un e-mail si tu es intéressé·e par cette offre, et nous t’attribuerons un·e parrain/marraine de l’année dernière.
Et par ailleurs…
Nous te recommandons de lire quelques extraits des rapports écrits par tes prédécesseurs. Tu verras que d’autres ont eu les mêmes difficultés et qu’il est toujours possible de les surmonter !
Tu trouveras par ailleurs quelques documents que tu as déjà reçus en janvier ici.
Nous te souhaitons une bonne continuation de l’échange et si tu en éprouves le besoin, si tu as des questions ou besoin de conseils, n’hésite pas à nous contacter.
Bien cordialement,
La Centrale Voltaire
PS : Si ton adresse électronique a changé ou si nous avons écrit à l’adresse de tes parents par exemple, n’oublie pas de nous communiquer ton adresse actuelle.
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Les extraits de rapports
Loin de la maison
« Mes progrès au niveau de la langue sont déjà très grands, mais auraient pu l’être encore plus si je n’avais pas eu Internet. C’est en effet, je me suis retrouvé assez souvent sur Whatsapp ou Facebook, qui sont deux moyens extraordinaires pour rester en contact, mais aussi deux gros handicaps pour progresser ! » (Loïc)
« Es war total schwer für mich, weil ich weit weg von zu Hause war. Die Gefühle werden mal 1000 multipliziert. » (Alexandra)
« J’ai vécu six mois sans les gens que j’aime, sans ceux qui font de moi ce que je suis. Je sais aujourd’hui que sans eux, je ne suis plus tout à fait moi. Mais il fallait que je parte pour m’en rendre compte ». … « Et Voltaire m’a aussi servi à ça, à OSER! » (Cindy)
L’adaptation dans la famille d’accueil, les problèmes linguistiques
« Die ersten Monate waren ganz komisch! Ich war so müde vom Versuch alles zu verstehen! Mein Kopf explodierte von neuen Wörtern, neuen Gewöhnlichkeiten. » (Morgane)
« Die ersten Tage braucht man Mut: nicht sich in sich selbst zurückziehen, mit anderen sprechen (am Anfang ist es schwer, wenn man niemanden kennt und wenn man nicht sehr gut Deutsch spricht) an einer Aktivität teilnehmen, der Familie helfen. » (Claire)
« Sich in eine neue Familie zu integrieren ist schwer. Mann muss viel beachten und aufmerksam sein. Wenn man nicht alles versteht, ist es schwierig, aufmerksam zu sein. In jeder Familie gibt es viele Gewohnheiten, du musst deine vergessen und viele andere lernen, es ist kompliziert aber nicht unmöglich » (Elise)
« Je me suis rendu compte après quelques mois que je comprenais la grande majorité de ce qui se disais autour de moi sans avoir à faire trop d’efforts et que mon temps de réflexion habituel avant de répondre avait considérablement diminué ». (Samuel)
Les rapports avec son/sa correspondant·e
« Nous sommes différentes, un point c’est tout, et j’apprendrai à vivre avec. Après tout, je ne peux sans doute pas m’entendre avec tout le monde, même si j’essaie toujours de trouver des solutions et d’améliorer ma relation avec les personnes différentes de moi, ou avec lesquelles je « n’accroche pas » au premier abord. » (Marie)
« Selon moi, il ne faut pas que les correspondants soient trop timides pour trouver des propres copains et des propres activités, à part ceux de son correspondant. En effet, ça devient peu à peu énervant de rester tout le temps pendant un an avec la même personne, même si elle était la personne la plus sympa du monde. » (Thomas, élève allemand)
Les difficultés: rien de plus normal
« J’ai pu m’apercevoir qu’en parlant on résout bien des problèmes. Je pense que le dialogue est essentiel pour une bonne entente au sein de la famille d’accueil. » (Lucie)
« Ich wusste nicht, dass es so schwer ist, weit weg von seiner Heimat zu leben. Als ich angekommen bin, war es für mich, als ob ich ein Baby wäre. Ich kannte niemand, konnte nicht viel verstehen, nicht alles sagen, was ich wollte… es war eine schwere Zeit. Aber aller Anfang ist schwer! Der Anfang ist ein schwerer Schritt zu tun. Vor allem muss man geduldig sein. » (Simon)
« Je ne vous cache pas que j’ai souvent eu envie de tout arrêter. Mais j’ai joué le jeu jusqu’au bout, car je pense que de toute façon, il y a toujours des hauts et des bas dans la vie, et je voulais me prouver à moi-même que j’étais capable d’y arriver. J’ai pris beaucoup sur moi-même car se plier aux règles, aux façons de vivre d’une autre famille est difficile. Je suis fière d’avoir réussi, suis énormément heureuse d’avoir découvert une culture différente et d’avoir rencontré des gens qui sont devenus des amis, car il s’agit avant tout d’une formidable aventure humaine. » (Karine)