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Voltaire en France: Après un mois

Cher•e élève Voltaire,

La deuxième partie de l’échange a commencé depuis à peu près un mois. J’imagine que ces dernières semaines ont été très intenses pour toi et ta famille : retrouver les siens après six mois d’absence, accueillir son/sa corres, songer avec une certaine nostalgie au séjour en Allemagne, aux ami•e•s que l’on s’est fait•e•s là-bas, reprendre la scolarité avec toutes les difficultés que comporte l’entrée au lycée ou en première, etc.

Il se peut que tu te sentes quelque peu « dépassé•e » par les événements, que tout s’accumule et que tu ne saches plus vraiment où donner de la tête. Ne t’inquiète pas, c’est normal et d’autres participant•e•s sont certainement dans la même situation que toi.

Le retour en France, l’accueil de mon/ma corres… comment gérer tout ça?

Au début de cette seconde phase tu risques de te sentir un peu submergé•e. Il y a tous ces devoirs à faire pour le lycée, le fait que l’on ait parfois du mal à retrouver ses marques dans le système scolaire français (reprendre le rythme, éventuellement rattraper certains cours, suivre ceux de la nouvelle classe…) et de surcroît la présence de son/sa corres. Cela fait beaucoup de choses à gérer en même temps et demande une bonne organisation et un bon équilibre personnel.

Si tu es en contact avec d’autres participant•e•s, tu sais que tu n’es pas le/la seul•e à avoir un peu de mal à gérer cette situation. N’hésite pas à t’adresser à nous ou à ton parrain / ta marraine si tu as besoin de soutien. Redemande-nous son contact si tu ne l’as plus.

Malgré ces difficultés, veille à ne pas négliger la relation avec ton/ta corres. Il est important que tu sois patient•e avec lui/elle et l’accompagnes au mieux dans son intégration tout au long de cette seconde phase.

Comment accompagner ton/ta corres

Il est vrai que cela n’est pas toujours facile de jongler avec l’emploi du temps du lycée, le temps passé avec sa famille et son/sa corres allemand•e. Accompagne-le/la dans son apprentissage linguistique, dans son intégration dans ta famille et dans ton lycée, mais aussi dans sa prise d’autonomie.

Comme tu le sais, il faut au moins trois mois pour commencer à maîtriser suffisamment la langue pour se sentir vraiment à l’aise dans son nouvel environnement. Sois patient•e avec lui/elle et n’oublie pas que, si tu lui parles en allemand, tu ne lui rends pas service. C’est peut-être plus commode, mais ne fera que freiner son apprentissage.

S’il/elle te parle en allemand : réponds-lui en français. Aide-le/la dans ses devoirs, présente-lui tes ami•e•s mais sois compréhensif/ve s’il/elle cherche à se faire son propre cercle d’ami•e•s. Propose-lui ton aide pour s’inscrire à une activité (par exemple le sport au lycée ou en club, atelier théâtre, musique etc.) si ce n’est pas déjà fait.

Il est normal qu’il/elle se retire parfois, peut-être souvent, dans sa chambre. Peut-être as-tu réagi différemment en Allemagne, mais beaucoup d’élèves ont besoin de se ressourcer, de se reposer, surtout pendant les premières semaines qui sont très fatigantes.

Sois compréhensif/ve, mais ne renonce pas pour autant à lui proposer des activités communes, même s’il/elle refuse une ou deux fois et qu’il/elle préfère rester seul. Cela ne signifie pas qu’il/elle ne souhaite pas partager votre vie. Réitère tes propositions, ne relâche pas tes efforts, il faut du temps pour qu’il/elle ait le sentiment d’avoir trouvé sa place dans ta famille.

Tu connais les différences culturelles entre l’Allemagne et la France, et celles entre vos deux familles. Explique-les à ta famille afin qu’elle ne soit pas heurtée par certains comportements et parles-en également avec ton/ta corres qui ne s’en rend pas forcément compte.

« Souvent, quand on lui a demandé ce qu’elle aimerait visiter, elle a répondu : je ne sais pas, ca m’est égal. Aujourd’hui je sais que c’était une forme de politesse parce que j’ai fait la même chose en France. Je ne sais pas pourquoi on dit ça, je pense que c’est un réflexe pour ne pas causer de problèmes. » (Antonia)

« Wir verstehen uns sehr gut. Natürlich haben wir auch mal Streit, aber das ist normal, weil wir fast 24 Stunden zusammen sind. Aber wir reden normal über unsere Probleme und können sie klären. Wir haben öfter eine andere Meinung, aber akzeptieren es, wenn der andere anders denkt.» (Sandrine)

« Ma corres et moi, nous nous entendons très bien. Nous ne nous sommes disputés une fois pendant tout ce temps. Bien sûr, nous n’étions pas toujours les meilleurs amis, mais c’est clair ! Quand on passe presqu’un an ensemble on est parfois énervé par l’autre. » (Henning)

Par ailleurs, si les choses ne se sont pas aussi bien passées que tu l’aurais souhaité, en Allemagne, essaie de prendre du recul et de vous donner une nouvelle chance de tisser des liens. Ton/ta corres n’est probablement pas tout à fait le/la même qu’en Allemagne, et toi non plus. Il y a beaucoup de relations qui s’améliorent pendant la deuxième partie de l’échange, quand le cadre est différent. Alors ne perds pas espoir !

Les changements entre les deux phases

Tu as peut-être remarqué que maintenant que vous avez inversé les rôles, tu comprends mieux certaines de ses réactions lors de la première partie de l’échange, lorsque c’était ton/ta corres qui accueillait et toi qui était reçu•e…

Il/Elle comprend également mieux les difficultés que tu as pu rencontrer quand tu étais en Allemagne les premières semaines ou les premiers mois (peur de gêner, fatigue, isolement, difficulté à participer aux conversations, à être soi-même, mal du pays). C’est cet effet miroir qui rend cet échange aussi enrichissant sur le plan humain.

Une chose est très importante : ne pas considérer l’échange comme un événement passé, clos depuis que tu as terminé ton séjour en Allemagne. L’échange s’étend sur deux périodes de même durée et ayant la même importance. En participant au programme, tu t’es engagé•e sur ces deux volets et la réussite de cette deuxième partie est aussi entre tes mains.

N’hésite pas à ré-ouvrir « Ton année Voltaire », le guide pour l’échange scolaire franco-allemand au quotidien, tu le liras certainement avec un nouveau regard. Maintenant que tu maîtrises bien l’allemand, tu peux par exemple lire la partie destinée aux Allemand•e•s en France afin de comprendre le point de vue de ton/ta corres. Si tu n’as pas reçu le livret « Ton année Voltaire », signale-le-nous et nous te l’enverrons.

« En arrivant en France, j’ai compris mieux comment ma corres s’était sentie en Allemagne. De temps en temps, je n’avais pas compris pourquoi elle allait dans sa chambre quand j’ai invité des copains, mais en France j’ai vu que c’est très fatiguant de parler une langue étrangère, surtout avec des jeunes, parce qu’ils utilisent souvent des abréviations et d’autres mots. » (Julia)

« La deuxième partie de l’échange s’est révélée tout aussi riche en émotions que la première. Je l’ai trouvée étonnamment plus difficile à vivre. Je crois que j’avais un peu sous-estimé l’investissement que représente l’accueil d’un correspondant » (Mélanie)


En tout cas, tu auras certainement retenu de ton séjour en Allemagne qu’il est important de communiquer pour résoudre ses problèmes, notamment relationnels avec son/sa corres. Il en est de même pour la partie en France. Si quelque chose te gêne ou t’inquiète, fais-lui en part et engage la discussion, cela portera certainement ses fruits.

« Nous ne nous parlions plus du tout, c’était étrange. Mais un jour, nous avons décidé d’arranger ca. Nous nous sommes parlé et avons mis les choses au clair. Résultat, nous sommes redevenues proches. » (Caroline)

Nous souhaiterions également en profiter pour remercier ceux qui nous prêtent main forte en diffusant l’information sur le programme auprès des secondes actuelles et même des troisièmes. N’hésitez pas à nous (re-)demander des brochures.

Je vous souhaite, à toi et à ton/ta corres, une bonne continuation de l’échange. N’hésitez pas à nous donner de vos nouvelles !

Bien cordialement
La Centrale Voltaire

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