
Le samedi 5 avril 2025, le Centre Français de Berlin s’est affirmé comme le point de rendez-vous incontournable de la francophonie à Berlin. Plus de 2 000 personnes venues de tout Berlin ont afflué vers le centre culturel franco-allemand de la Müllerstraße. Ils et elles ont été attiré·es par la Fête des Francophonies sous la mini-tour Eiffel de Wedding – et par un programme haut en couleurs pour la communauté francophone et les ami·es de la langue française.

Photo : Olad Aden

Photo : Olad Aden
Un tour du monde avait été annoncé et c’est bien un tour du monde qui s’est déroulé. Plus de 20 ambassades des pays francophones avaient installé leurs stands au Centre Français de Berlin (CFB). Les visiteur·euses se sont pressés les uns devant les autres. Comme dans un petite foire touristique, ils et elles ont pu apprendre beaucoup de choses sur les pays participants : Quel est le meilleur endroit pour faire du vélo au Luxembourg ? Où peut-on étudier en France ? Où fait-il le plus beau au Canada et quels livres peut-on trouver au Cameroun ?

Le stand de la représentation du Congo. Photo : Hensel

Au stand de l’ambassade de Suisse. Photo : Hensel
Une foire et des voyages culinaires
Dans le style d’un salon, il y avait aussi beaucoup de souvenirs et de cadeaux. Des stylos étaient disponibles sur presque tous les stands : Des autocollants, des brochures, des porte-clés – le tout portant le nom du pays concerné. Les drapeaux en papier étaient également très appréciés : plus d’une personne a quitté le CFB avec une paire de drapeaux multicolores à la main. Un des drapeaux préférés ce jour-là : le drapeau en papier de la Suisse. Bien que l’ambassade ait apporté de nombreux drapeaux et ait également offert des casquettes rouges aux couleurs de la Suisse, il n’y avait plus un seul goodie à la fin de la journée.

Photo : Olad Aden

Photo : Olad Aden
Celles et cux qui souhaitaient se restaurer pendant la première partie de la manifestation pouvaient le faire dans la cour intérieure du CFB. Comme le veut la tradition, on y trouvait entre autres des galettes salées et des crêpes sucrées, mais aussi des plats aux saveurs africaines. Parmi l’effervescence des stands d’information, celui de l’école Bettina von Arnim de Reinickendorf avait aussi trouvé sa place. Les élèves y proposaient des gâteaux faits maison, pour financer leurs projets scolaires.
C’est à partir de 20 heures que la partie particulièrement attendue de la Fête des Francophonies a commencé : les stands culinaires. « Bonne chance ! », s’exclamaient les gens dans la file d’attente vraiment très longue qui menait aux spécialités culinaires des pays francophones. En effet, les plus chanceux·euses ont pu savourer une multitude de mets savoureux -rares même! à Berlin-, tels que des spécialités chypriotes ou de délicats amuse-bouches tunisiens. Le stand de l’ambassade de Belgique proposait à ce moment-là leur produit culinaire phare et ce tout à fait gratuitement : des gaufres belges avec de la crème fouettée et de la confiture.

Seboh et sa peinture murale. Photo : Hensel

Le street-artiste berlinois Seboh en action. Photo : Hensel
Un regard en dit plus que mille mots
Dehors, dans la cour intérieure, le street-artiste berlinois Seboh a terminé sa fresque murale colorée et plus grande que nature intitulée « Un regard en dit plus que mille mots ». On y voit deux jeunes : l’image symbolise l’échange culturel et éducatif entre la France et l’Allemagne, le coeur même de metier du CFB. Le tableau, que Seboh a peint au pinceau, aura une place d’honneur au centre culturel franco-allemand, a confirmé Florian Fangmann, directeur du CFB.

Photo : Olad Aden

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Débat et plaidoyer pour l’Europe
Le programme de la journée était bien rempli avec un atelier de danse africaine, un atelier de tatouage éphémères, des lectures de contes pour les enfants et une table ronde dans la salle du City Kino Wedding. Des représentants du club de Radio France Internationale Berlin (RFI) ont ainsi discuté avec leurs invité·es sur le thème « La diaspora francophone à Berlin : chacun·e pour soi ou tous·tes pour un·e ? ». La culture faisait également partie du programme – et quelle culture !

Photo : Olad Aden
La slameuse belge Jessy James LaFleur a abordé dans ses interventions des réflexions sur l’identité européenne, accompagnées de musique live. Sa pièce « Parce que je suis une frontalière » était impressionnante. Elle y a décrit sa vie avec deux langues maternelles dans une Europe unie, sans guerre, sans frontières. Elle a incité à ne pas prendre l’amitié des peuples pour acquise et a critiqué le virage politique à droite et le désir de certain·es de voir revenir « un passé sombre ».

Photo : Olad Aden

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Fête des Francophonies : de la musique et encore de la musique !
Sur le plan musical, la Fête des Francophonies avait également beaucoup à offrir. On retiendra notamment la performance du groupe « La Caravane du Maghreb ». Le groupe emmené par le chanteur Youssef Belbachir a mélangé sur scène musique rituelle gnawa et musique populaire andalouse, instruments traditionnels et beats électroniques. Une musique du nord-ouest de l’Afrique, de la Méditerranée au désert du Sahara, tantôt rêveuse, tantôt arrachant les spectateur·ices de leurs sièges de cinéma. Quelques courageux·euses ont même dansé sur la scène, d’autres se sont mis·e débouts pour danser depuis leurs sièges. Une fête qui s’est déroulé jusqu’au bout de la nuit dans le Foyer du CFB- la fin n’était en vue qu’à une heure du matin avec un DJ-Set du collectif Freak de l’Afrique et Sympl C.

Luc Paquier (à gauche) et Florian Fangmann du Centre Français de Berlin ont ouvert l’évenemnt. Photo : Hensel
Cet article a été publié par Dominique Hensel le 07.04.2025 dans le magazine Brunnen : https://brunnenmagazin.de/eine-fete-im-herzen-des-franzoesischen-berlins/