Le CFB accueille en résidence la talentueuse Lasseindra Ninja LANVIN, une figure emblématique de la scène vogue – pendant que les 2 chorégraphes berlinoises Ghyslaine Gau et Lola Rubio seront en résidence à Paris au Carreau du Temple, du 4 au 16 novembre.
Lasseindra Ninja LANVIN est une danseuse queer professionnelle française, pionnière du voguing en France. Elle mène actuellement un travail de recherche autour du lien entre le voguing et la politique qu’elle travaillera notamment durant sa résidence au CFB. Cette résidence promet de briser les frontières et de tisser des liens entre les cultures à travers la danse.
Bonjour Lasseindra, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Lasseindra. Je suis danseuse, chorégraphe, conférencière, et je m’intéresse également à la musique. Actuellement, je suis en résidence à Berlin en collaboration avec le Centre Français et en lien avec le Carreau du Temple.
Raconte-nous tes axes de travail.
Je suis ici pour approfondir le ballroom et le voguing, mouvements dont j’ai été l’une des pionnières à Paris et en Europe avec ma sœur Nikki Gucci. Mon travail actuel se concentre sur les dynamiques politiques du ballroom selon les pays, car elles diffèrent de celles des États-Unis, où ce mouvement a pris naissance. La principale différence réside dans le fait que les États-Unis sont un pays unifié avec plusieurs États, tandis que l’Europe est composée de nombreux pays souverains, ce qui entraîne des divergences culturelles, linguistiques et politiques significatives. Mon objectif est de créer une nouvelle œuvre dansée et digitale qui reflète ces variations.
Quelles différences as-tu observées entre la France, Paris, et Berlin concernant le ballroom ?
Curieusement, je trouve que l’Allemagne se rapproche de Paris, non pas dans la manière de présenter les choses, mais plutôt sur le plan institutionnel. C’est très bureaucratique ici, et on retrouve un côté formel même dans les interactions personnelles, bien qu’il y ait une sorte d’ordre dans le désordre.
Comment t’es-tu sentie ici pendant les deux semaines de résidence au Centre Français de Berlin ?
Je me suis sentie extrêmement bien accueillie. L’accueil a commencé virtuellement avant la résidence et s’est poursuivi sur place de manière tout aussi chaleureuse. J’ai bénéficié d’une grande flexibilité entre mon temps personnel et mon temps de travail, ce qui est très important pour pouvoir être productive au moment le plus opportun.
Pendant ta résidence, tu as animé une journée avec un groupe de jeunes. Peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?
Mon travail implique souvent les jeunes, et j’ai eu l’opportunité d’accueillir un groupe durant ma résidence au Centre Français de Berlin. Ces jeunes, que je connais depuis longtemps, sont tous et toutes issus du monde de la danse. Cette rencontre leur a permis de découvrir le Centre Français et d’immerger dans cette bulle culturelle francophone. Cela a également facilité le dialogue, leur permettant de partager leur expérience en danse et d’échanger sur les différences culturelles entre la France et Berlin.
Démonstration de voguing de Lasseindra Ninja Lanvin lors du Streetstar Festival de Stockholm en 2015.